Enquête - Afrique-Asie
http://www.afrique-asie.fr/article.php?article=494
Les sociétés militaires privées occupent une place centrale dans la machine de guerre des États-Unis dans le monde. Elles intéressent la haute finance, à l’origine de cette logique de guerres permanentes et déjà propriétaire d’une partie du complexe militaro-industriel. Quelles sont ces sociétés ? Que font-elles exactement? Qui les possèdent? Quels sont leurs profits?
Le meilleur – ou plutôt pire – exemple de l’essor des activités des sociétés militaires privées est l’actuelle guerre d’Irak. Ce pays, en effet, s’est transformé en terrain d’action privilégié du nouveau marché de la guerre, avec le recours généralisé du gouvernement étasunien à ces firmes. Et, en tout premier lieu, à des mercenaires chargés de missions tactiques.
Mais l’Irak n’est pas le seul : on retrouve aussi les sociétés militaires en Afghanistan, employés notamment par la firme DynCorp, celle-là même qui. Le directeur de Control Risk Group, R. Fenning, explique : « Juste après l’invasion de l’Irak, des milliers d’étrangers sont arrivés pour participer à la reconstruction. Mais l’insurrection a très vite pris de l'ampleur. Ils ont compris qu’ils avaient besoin de protection et se sont tournés vers les armées de la coalition. Or, les officiers ont refusé de leur fournir des gardes du corps : ils n’avaient pas assez d’effectifs et savaient qu’ils ne recevraient pas de renforts. En réalité, les soldats étaient occupés à mener une guerre qui n'était pas censée exister. Alors, les entreprises ont décidé de s’occuper elles-mêmes de leur sûreté. Un énorme marché s’est créé du jour au lendemain… C’est une vraie révolution dans les mœurs de l’administration, qui aura des conséquences sur la conduite des guerres à venir. » (1)
Salariés entraînés, aguerris et disciplinés de MPRI, Blackwater ou Erinys ( lire article p. 18), les combattants privés auraient été 20 000 à la mi-2007, employés pour des missions dites « défensives ». Mais certaines estimations avancent le chiffre de 48 000 paramilitaires privés en activité, pour le compte de 180 sociétés (2), ce qui représenterait le deuxième contingent engagé dans le conflit et correspond au moins aux troupes alliées des États-Unis, soit 23 000 militaires.
En plus des effectifs prenant directement part aux combats, d’autres agents privés s’occupent du gîte et du couvert des militaires étasuniens, mais aussi de la maintenance de systèmes d’armes sophistiqués, comme les avions furtifs ou les bâtiments de la flotte les plus modernes, ou encore de l’ instruction militaire, des interrogatoires et des traductions…
Jusqu’en 2006, le rapport des employés des sociétés militaires privées aux effectifs des armées aurait été de un à dix, ce qui veut dire qu’il aurait été plus que décuplé depuis la première guerre du Golfe en 1991 . Le décompte de « civils » étrangers travaillant sous contrat privé présents en Irak pour y remplir des fonctions traditionnellement assurées par l’armée – y compris la remise en marche et le fonctionnement de l’industrie pétrolière – n’a pas été rendu public.
Le Pentagone communique très peu de chiffres : au printemps 2007, il a cependant reconnu la présence de 300 entreprises de toutes nationalités, employant plus de 125 000 agents en Irak – à comparer au pic de 162 000 soldats étasuniens.
Le 4 juillet 2007, le Los Angeles Times « Plus de 180 000 civils travaillent en Irak sous contrats étasuniens. Ce chiffre [182 000 exactement] comprend au moins 21 000 Américains. » (3) indiquait :
Parmi les combattants privés de la coalition, bien mieux payés que les soldats réguliers, figurent beaucoup de vétérans de l’armée étasunienne, mais également des Britanniques, sans doute en plus grand nombre que le contingent envoyé par le gouvernement Blair. Pour réduire leurs coûts de main-d’œuvre, les sociétés privées vont aussi recruter des militaires à la retraite d’Afrique du Sud – qui ont fait partie d’escadrons de la mort durant le régime de l’apartheid –, du Chili – dont certains ont servi dans les services de sécurité du général Augusto Pinochet –, de Bosnie, ou encore de s Philippines. Ils sont engagés, sous des contrats très flexibles et sur la base de rémunérations souvent cumulables avec leurs pensions de retraite, avec des qualifications allant d’agents de sécurité d’aéroports à la protection rapprochée des hautes personnalités du pouvoir de la coalition. En Irak, les recrues ayant quitté l’armée étasunienne pour aller vendre leurs services aux sociétés militaires privées ne sont pas rares.
En 2004, la société britannique Erinys, fondée trois ans plus tôt et dirigée par un ex-officier du Special Air Service (SAS) – les commandos d’élite de l’armée britannique –, avait déjà déployé à elle seule une force de plus de 16 000 personnes en Irak pour protéger les installations pétrolières. Des Français sont aussi présents là-bas, notamment ceux recrutés depuis octobre 2003 par Earthwind Holding Corporation (EHC), qui a plus d’une cinquantaine d’employés sur le terrain. L’une des plus anciennes sociétés militaires privées, Risk Advisory Group, a aussi ouvert en Irak les bureaux d’une de ses filiales, Janusian.
Fin janvier 2007, c’était la firme KBR – alors filiale du groupe Halliburton – qui était le premier contractant privé du gouvernement des États-Unis en Irak, grâce à plusieurs contrats en dizaines de millions de dollars remportés pour la gestion de bases et l’entraînement des troupes de la coalition (4). Un article du journal Houston Chronicle du 28 janvier 2007 soutenait que KBR disposait à cette époque d’un effectif de plus de 50 000 employés ou sous-traitants, en activité en Irak, mais aussi en Afghanistan et au Koweït (5).
En moins de dix ans, Blackwater USA est devenu l’un des acteurs majeurs sur ce marché. Ex- commando des forces spéciales de l’US Navy, gros donateur des campagnes républicaines et cofondateur de Blackwater en 1996 (avec E. Prince, fondamentaliste chrétien milliardaire), son président, G. Jackson, déclarait au Guardian en 2004 : « La firme a connu une croissance de 300 % en trois ans » (2001-2003) à partir d’ « un petit marché de niche » et dans un contexte où « la privatisation de la sécurité se généralise en Irak ».
L’essor de Blackwater est lié à la guerre au « terrorisme » que livre le gouvernement étasunien depuis le 11 septembre 2001 partout dans le monde. Son Training Center à Moyock ( Caroline du Nord), la plus grande installation privée de tir et d’entraînement des États-Unis, au sud de la base navale de Norfolk (Virginie), la plus grande base navale du monde ( 108 000 marins et marines, soit 11 milliards de dollars injectés par an dans l’économie locale) , a déjà formé plus de 50 000 militaires et agents des forces de l’ordre, notamment aux techniques antiterroristes.
En septembre 2005, après le passage de l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans, ses milices armées se sont substituées à la police locale plongée dans le chaos, afin de chasser, à leur manière, les pillards des rues.
À partir de sa spécialité de base (entraînement), elle a diversifié ses activités : pilotes de chasse, parachutistes, conducteurs de blindés… Début 2007, le groupe comptait 2 300 employés, déployés dans une dizaine de pays, mais pouvait mobiliser jusqu’à 21 000 personnes à partir de ses bases de données. Près d’un millier de ses employés, lourdement équipés (avions, hélicoptères, chars…), serait actuellement déployé en Irak.
C’est cette firme qui a reçu les 21 millions de dollars pour la protection de l’administrateur étasunien P. Bremer, jusqu’en juin 2004. Mais le total des contrats avec le gouvernement fédéral que Blackwater a décroché sur les cinq dernières années dépasserait le demi-milliard de dollars.
Après avoir obtenu, fin 2006, un contrat pour du personnel de maintien de l’ordre embarqué dans l’armée étasunienne en Irak et en Afghanistan, la société Military Professional Resources Inc. (MPRI) signait en avril 2007 un nouvel accord de 15 millions de dollars pour former des instructeurs au centre de contre-insurrection de Bagdad.
Cette firme , intégrée à l’opération « Iraqi Freedom », avait été créée en Virginie en 1988 par d’ex-officiers pour recruter des spécialistes placés au service du gouvernement étasunien et lui proposer son expérience opérationnelle des conflits armés. Son président, le général C. E. Vuono, a d’ailleurs commandé les troupes étasuniennes durant la première guerre d’Irak en 1991.
MPRI assure aujourd’hui l’entraînement des officiers de réserve aux États-Unis. Elle tient aussi des centres de recrutement (jusque dans les universités) qui, avec ceux de Serco, une autre société de Virginie servant de recruteur, ont engagé près de 15 000 soldats depuis le début de la guerre en Irak. Chaque recrue rapporte quelque 5 700 dollars à l’entreprise, qui intéresse ses recruteurs aux résultats.
En 2006, la firme comptait près de 3 000 permanents sur le terrain et disposait d’un fichier de 12 000 personnes mobilisables. À l’heure présente, elle opère dans une quarantaine de pays, en plus de l’Afghanistan et de l’Irak, et intervient dans plusieurs programmes financés par le gouvernement étasunien (6) .
(1) Le Monde , « La Guerre en privé », 4 avril 2007.
(2) New York Times , « Death Toll for Contractors Reaches New High in Iraq », 19 mai 2007.
(3) Los Angeles Times, « Private Contractors Outnumber U.S. Troops in Iraq », 4 juillet 2007.
(4) SourceWatch , http://www.sourcewatch.org .
(5) Houston Chronicle, « Contractors Deaths in Iraq Nearing 800 », 28 janvier 2007.
(6) Washington Post , « Army Tries Private Pitch For Recruits », 6 septembre 2006.
http://www.afrique-asie.fr/home.php
http://www.afrique-asie.fr/article.php?article=494
Les sociétés militaires privées occupent une place centrale dans la machine de guerre des États-Unis dans le monde. Elles intéressent la haute finance, à l’origine de cette logique de guerres permanentes et déjà propriétaire d’une partie du complexe militaro-industriel. Quelles sont ces sociétés ? Que font-elles exactement? Qui les possèdent? Quels sont leurs profits?
Le meilleur – ou plutôt pire – exemple de l’essor des activités des sociétés militaires privées est l’actuelle guerre d’Irak. Ce pays, en effet, s’est transformé en terrain d’action privilégié du nouveau marché de la guerre, avec le recours généralisé du gouvernement étasunien à ces firmes. Et, en tout premier lieu, à des mercenaires chargés de missions tactiques.
Mais l’Irak n’est pas le seul : on retrouve aussi les sociétés militaires en Afghanistan, employés notamment par la firme DynCorp, celle-là même qui. Le directeur de Control Risk Group, R. Fenning, explique : « Juste après l’invasion de l’Irak, des milliers d’étrangers sont arrivés pour participer à la reconstruction. Mais l’insurrection a très vite pris de l'ampleur. Ils ont compris qu’ils avaient besoin de protection et se sont tournés vers les armées de la coalition. Or, les officiers ont refusé de leur fournir des gardes du corps : ils n’avaient pas assez d’effectifs et savaient qu’ils ne recevraient pas de renforts. En réalité, les soldats étaient occupés à mener une guerre qui n'était pas censée exister. Alors, les entreprises ont décidé de s’occuper elles-mêmes de leur sûreté. Un énorme marché s’est créé du jour au lendemain… C’est une vraie révolution dans les mœurs de l’administration, qui aura des conséquences sur la conduite des guerres à venir. » (1)
Salariés entraînés, aguerris et disciplinés de MPRI, Blackwater ou Erinys ( lire article p. 18), les combattants privés auraient été 20 000 à la mi-2007, employés pour des missions dites « défensives ». Mais certaines estimations avancent le chiffre de 48 000 paramilitaires privés en activité, pour le compte de 180 sociétés (2), ce qui représenterait le deuxième contingent engagé dans le conflit et correspond au moins aux troupes alliées des États-Unis, soit 23 000 militaires.
En plus des effectifs prenant directement part aux combats, d’autres agents privés s’occupent du gîte et du couvert des militaires étasuniens, mais aussi de la maintenance de systèmes d’armes sophistiqués, comme les avions furtifs ou les bâtiments de la flotte les plus modernes, ou encore de l’ instruction militaire, des interrogatoires et des traductions…
Jusqu’en 2006, le rapport des employés des sociétés militaires privées aux effectifs des armées aurait été de un à dix, ce qui veut dire qu’il aurait été plus que décuplé depuis la première guerre du Golfe en 1991 . Le décompte de « civils » étrangers travaillant sous contrat privé présents en Irak pour y remplir des fonctions traditionnellement assurées par l’armée – y compris la remise en marche et le fonctionnement de l’industrie pétrolière – n’a pas été rendu public.
Le Pentagone communique très peu de chiffres : au printemps 2007, il a cependant reconnu la présence de 300 entreprises de toutes nationalités, employant plus de 125 000 agents en Irak – à comparer au pic de 162 000 soldats étasuniens.
Le 4 juillet 2007, le Los Angeles Times « Plus de 180 000 civils travaillent en Irak sous contrats étasuniens. Ce chiffre [182 000 exactement] comprend au moins 21 000 Américains. » (3) indiquait :
Parmi les combattants privés de la coalition, bien mieux payés que les soldats réguliers, figurent beaucoup de vétérans de l’armée étasunienne, mais également des Britanniques, sans doute en plus grand nombre que le contingent envoyé par le gouvernement Blair. Pour réduire leurs coûts de main-d’œuvre, les sociétés privées vont aussi recruter des militaires à la retraite d’Afrique du Sud – qui ont fait partie d’escadrons de la mort durant le régime de l’apartheid –, du Chili – dont certains ont servi dans les services de sécurité du général Augusto Pinochet –, de Bosnie, ou encore de s Philippines. Ils sont engagés, sous des contrats très flexibles et sur la base de rémunérations souvent cumulables avec leurs pensions de retraite, avec des qualifications allant d’agents de sécurité d’aéroports à la protection rapprochée des hautes personnalités du pouvoir de la coalition. En Irak, les recrues ayant quitté l’armée étasunienne pour aller vendre leurs services aux sociétés militaires privées ne sont pas rares.
En 2004, la société britannique Erinys, fondée trois ans plus tôt et dirigée par un ex-officier du Special Air Service (SAS) – les commandos d’élite de l’armée britannique –, avait déjà déployé à elle seule une force de plus de 16 000 personnes en Irak pour protéger les installations pétrolières. Des Français sont aussi présents là-bas, notamment ceux recrutés depuis octobre 2003 par Earthwind Holding Corporation (EHC), qui a plus d’une cinquantaine d’employés sur le terrain. L’une des plus anciennes sociétés militaires privées, Risk Advisory Group, a aussi ouvert en Irak les bureaux d’une de ses filiales, Janusian.
Fin janvier 2007, c’était la firme KBR – alors filiale du groupe Halliburton – qui était le premier contractant privé du gouvernement des États-Unis en Irak, grâce à plusieurs contrats en dizaines de millions de dollars remportés pour la gestion de bases et l’entraînement des troupes de la coalition (4). Un article du journal Houston Chronicle du 28 janvier 2007 soutenait que KBR disposait à cette époque d’un effectif de plus de 50 000 employés ou sous-traitants, en activité en Irak, mais aussi en Afghanistan et au Koweït (5).
En moins de dix ans, Blackwater USA est devenu l’un des acteurs majeurs sur ce marché. Ex- commando des forces spéciales de l’US Navy, gros donateur des campagnes républicaines et cofondateur de Blackwater en 1996 (avec E. Prince, fondamentaliste chrétien milliardaire), son président, G. Jackson, déclarait au Guardian en 2004 : « La firme a connu une croissance de 300 % en trois ans » (2001-2003) à partir d’ « un petit marché de niche » et dans un contexte où « la privatisation de la sécurité se généralise en Irak ».
L’essor de Blackwater est lié à la guerre au « terrorisme » que livre le gouvernement étasunien depuis le 11 septembre 2001 partout dans le monde. Son Training Center à Moyock ( Caroline du Nord), la plus grande installation privée de tir et d’entraînement des États-Unis, au sud de la base navale de Norfolk (Virginie), la plus grande base navale du monde ( 108 000 marins et marines, soit 11 milliards de dollars injectés par an dans l’économie locale) , a déjà formé plus de 50 000 militaires et agents des forces de l’ordre, notamment aux techniques antiterroristes.
En septembre 2005, après le passage de l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans, ses milices armées se sont substituées à la police locale plongée dans le chaos, afin de chasser, à leur manière, les pillards des rues.
À partir de sa spécialité de base (entraînement), elle a diversifié ses activités : pilotes de chasse, parachutistes, conducteurs de blindés… Début 2007, le groupe comptait 2 300 employés, déployés dans une dizaine de pays, mais pouvait mobiliser jusqu’à 21 000 personnes à partir de ses bases de données. Près d’un millier de ses employés, lourdement équipés (avions, hélicoptères, chars…), serait actuellement déployé en Irak.
C’est cette firme qui a reçu les 21 millions de dollars pour la protection de l’administrateur étasunien P. Bremer, jusqu’en juin 2004. Mais le total des contrats avec le gouvernement fédéral que Blackwater a décroché sur les cinq dernières années dépasserait le demi-milliard de dollars.
Après avoir obtenu, fin 2006, un contrat pour du personnel de maintien de l’ordre embarqué dans l’armée étasunienne en Irak et en Afghanistan, la société Military Professional Resources Inc. (MPRI) signait en avril 2007 un nouvel accord de 15 millions de dollars pour former des instructeurs au centre de contre-insurrection de Bagdad.
Cette firme , intégrée à l’opération « Iraqi Freedom », avait été créée en Virginie en 1988 par d’ex-officiers pour recruter des spécialistes placés au service du gouvernement étasunien et lui proposer son expérience opérationnelle des conflits armés. Son président, le général C. E. Vuono, a d’ailleurs commandé les troupes étasuniennes durant la première guerre d’Irak en 1991.
MPRI assure aujourd’hui l’entraînement des officiers de réserve aux États-Unis. Elle tient aussi des centres de recrutement (jusque dans les universités) qui, avec ceux de Serco, une autre société de Virginie servant de recruteur, ont engagé près de 15 000 soldats depuis le début de la guerre en Irak. Chaque recrue rapporte quelque 5 700 dollars à l’entreprise, qui intéresse ses recruteurs aux résultats.
En 2006, la firme comptait près de 3 000 permanents sur le terrain et disposait d’un fichier de 12 000 personnes mobilisables. À l’heure présente, elle opère dans une quarantaine de pays, en plus de l’Afghanistan et de l’Irak, et intervient dans plusieurs programmes financés par le gouvernement étasunien (6) .
(1) Le Monde , « La Guerre en privé », 4 avril 2007.
(2) New York Times , « Death Toll for Contractors Reaches New High in Iraq », 19 mai 2007.
(3) Los Angeles Times, « Private Contractors Outnumber U.S. Troops in Iraq », 4 juillet 2007.
(4) SourceWatch , http://www.sourcewatch.org .
(5) Houston Chronicle, « Contractors Deaths in Iraq Nearing 800 », 28 janvier 2007.
(6) Washington Post , « Army Tries Private Pitch For Recruits », 6 septembre 2006.
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