APPEL DES TURKMENES IRAKIENS
AUX AUTORITES ET INSTITUTIONS POLITIQUES EUROPEENNES
Dr. Hassan Aydinli
Représentant du Front Turkmène Irakien en Europe
Décembre 2006
Au nom des 3 millions de Turkmènes irakiens (représentant 12% de la population irakienne) qui constituent le troisième groupe ethnique important d’Irak avec les Arabes et les Kurdes, je m’adresse à vous afin d’attirer votre attention sur la tragédie et les conditions critiques des Turkmènes d’Irak, qui souffrent non seulement de la guerre et de l’occupation illégales de leur pays par les forces anglo-américaines depuis le 19 mars 2003, mais également de l’injustice de voir leur région « Turkmeneli » et toutes leurs villes et villages occupés par les milices armées kurdes qui ont collaboré pendant la guerre avec les forces américaines lors de l’invasion du nord de l’Irak.
En effet, les milices armées kurdes, les ‘Peshmergas’ appartenant aux partis kurdes de MM. Talabani et Barzani ont été utilisées par les forces d’invasion américaines et autorisées ensuite par l’administration américaine d’étendre leur hégémonie au-delà de la région autonome kurde vers le sud et vers l’ouest et de pénétrer dans la région turkmène pour l’occuper et contrôler toutes les villes turkmènes importantes telles que Kerkuk, Tal Afar, Tuz-Khurmatu, Altun Kopru, Dakuk, Khanakin, Kifri etc.
Il est à noter que parmi tous les groupes ethniques qui composent le peuple irakien, les Turkmènes sont les seuls à ne pas posséder de milices armées et c’est pour cette raison qu’ils sont sans défense et vraiment vulnérables dans l’Irak d’aujourd’hui qui est en guerre et en pleine tourmente sous l’occupation militaire étrangère combinée avec la domination et le contrôle des milices locales.
La tragédie des Turkmènes et leurs conditions critiques en Irak ne date pas vraiment d’hier, mais la situation chaotique créée dans le pays par l’invasion et l’occupation anglo-saxonne a rendu leurs conditions de vie encore plus pénibles et dangereuses.
En effet, depuis des décennies, notamment depuis la création de l’état irakien en 1921, les Turkmènes sont marginalisés, discriminés et privés de leurs droits les plus élémentaires en Irak, dans l’indifférence totale de la communauté internationale. Malheureusement leur sort et leur cause sont encore ignorés et leur voix est très rarement entendue par la communauté internationale.
En réalité la marginalisation des Turkmènes, la discrimination à leur égard, la négation de leur rôle historique et de leurs contributions positives depuis des siècles en Irak, de même que la négation de la réalité qu’ils représentent le troisième groupe ethnique le plus important du pays, ont été initiées par les autorités coloniales britanniques après la Première Guerre Mondiale en 1918, pour des raisons géopolitiques et économiques uniquement, afin de faciliter la séparation de la « Province de Mossoul » alors appelée « Mosul Vilayat » (qui représente actuellement les cinq provinces du nord de l’Irak, à savoir : Mosul, Kerkuk, Erbil, Duhok et Suleymaniya) de l’Empire Ottoman (la Turquie) pour contrôler les champs pétroliers de la ville de Kerkuk qui était peuplée et habitée presque exclusivement par des Turkmènes étant donné que la ville était depuis des siècles leur capitale et leur grand centre culturel.
Depuis lors et malgré l’indépendance formelle de l’Irak et la fin du mandat britannique en 1932, les gouvernements successifs en Irak ont appliqué les mêmes politiques de marginalisation et de discrimination contre les Turkmènes que celles qui avaient été initiées par les Britanniques en 1918 et ce pour les mêmes raisons géopolitiques et économiques.
Après la révolution irakienne du 14 juillet 1958 et le retour en Irak du militant kurde Mullah Mustafa Barzani de son exil en Union Soviétique, la situation des Turkmènes s’est détériorée de manière dramatique à cause des ambitions hégémoniques de Mullah Mustafa Barzani et de son projet pour un état indépendant kurde dans le nord de l’Irak pour lequel les richesses pétrolières de Kerkuk n’étaient pas seulement une nécessité, mais les principales attractions et motivations.
L’existence des Turkmènes dans le nord de l’Irak, à côté des Kurdes, et surtout leur présence en grands nombres à Kerkuk où ils représentaient depuis des siècles la majorité des habitants, ont été perçues par Mullah Mustafa Barzani comme un obstacle à la réalisation de son projet d’état indépendant kurde et de son rêve de contrôler Kerkuk et ses richesses pétrolières.
C’est la raison pour laquelle les Turkmènes ont été visés, menacés puis attaqués par Mullah Mustafa Barzani et ses partisans alliés aux communistes irakiens qui ont dominé la politique en Irak depuis la révolution du juillet 1958 jusqu’en février 1963. Pendant cette période, une migration en masse de Kurdes, depuis leurs villes et villages du nord-est de l’Irak vers les régions turkmènes et particulièrement vers Kerkuk, a été organisée afin d’augmenter leur présence à Kerkuk et modifier la démographie de cette importante ville turkmène.
Pendant cette période (1958-1963) les Turkmènes ont souffert d’une marginalisation accrue et d’une double discrimination de la part des Kurdes et du Gouvernement irakien, ils ont été victimes de déportations internes, d’exil, d’arrestations et de détentions arbitraires, de confiscations de leurs biens personnels, de leurs terres agricoles et plus grave encore, le 14 juillet 1959, à la veille du premier anniversaire de la révolution, les Kurdes ont massacré 120 intellectuels et responsables politiques de la communauté turkmène à Kerkuk.
Après le coup d’état du 17 juillet 1968 et l’arrivée du parti Ba’ath au pouvoir en Irak, des efforts ont été faits en 1970 pour mettre fin à la rébellion kurde dans le nord-est du pays et pour convaincre Mullah Mustafa Barzani à mettre fin à sa rébellion, le régime Ba’ath lui a offert une région autonome kurde avec Erbil (une autre ville turkmène) comme capitale, ceci en total dénigrement des intérêts légitimes des Turkmènes d’Irak et surtout de ceux des 300.000 infortunés Turkmènes d’Erbil qui ont été sacrifiés par le régime Ba’ath et ont été offerts comme « cadeau » à Mullah Mustafa Barzani pour qu’il accepte en contre partie de mettre fin à la rébellion kurde.
Cependant malgré le sacrifice d’Erbil aux Kurdes, la rébellion kurde ne s’est pas arrêtée en 1970 comme il était prévu, elle s’est interrompue ‘momentanément’ après les accords d’Alger en 1975 entre Saddam Hussein et le Shah d’Iran pour reprendre de plus belle pendant la guerre Irak-Iran !
Aujourd’hui, personne ne cherche à savoir pourquoi Erbil, cette ville d’origine turkmène avec ses 300.000 habitants turkmènes, a été offerte par le régime irakien à un chef de rébellion kurde. Personne ne prend la peine de demander ce qui est arrivé à ces 300.000 Turkmènes d’Erbil depuis que leur ville est devenue la capitale d’une région autonome kurde. La raison est que les Turkmènes d’Erbil souffrent à présent de marginalisation et de discrimination de la part des Kurdes, ils sont soit ‘kurdifiés’ ou bien considérés comme citoyens de seconde classe dans la région autonome kurde, présidée par M. Massud Barzani et on n’entend plus parler d’eux !
Dans les années 1970, étant donné qu’il est devenu clair que l’ambition de Mullah Mustafa Barzani était de s’accaparer de Kerkuk, de contrôler ses richesses pétrolières et de proclamer un état indépendant kurde, le gouvernement irakien (régime Ba’ath), afin de contrer les ambitions et le projet de Mullah Mustafa Barzani, a commencé sa politique d’arabisation forcée dans la région turkmène et notamment à Kerkuk. Cette politique d’arabisation forcée a eu pour conséquence d’enlever aux Turkmènes les quelques droits dont ils bénéficiaient encore. Il leur était interdit de parler leur propre langue dans les bureaux officiels, il leur était interdit d’acquérir des biens immobiliers, ils étaient obligés de s’enregistrer en tant qu’Arabe ou Kurde, leur existence en Irak en tant que communauté leur a été officiellement dénigrée étant donné que la nouvelle constitution irakienne rédigée sous le régime Ba’ath stipulait que le peuple irakien était composée d’Arabes et de Kurdes uniquement !
Les Turkmènes se sont opposés au régime Ba’ath de juillet 1968 à mars 2003 et ont vigoureusement contesté la politique autoritaire d’arabisation de ce régime. Ils ont payé un lourd tribut pour leur opposition, ils ont perdu des centaines d’activistes et d’intellectuels, des milliers de Turkmènes ont été déportés et ont été dépossédés de leurs biens et de leurs terres agricoles, de nombreux villages turkmènes ont été détruits et des milliers d’Arabes du sud de l’Irak ont reçu de grosses sommes d’argent pour venir s’installer dans Turkmeneli et occuper les terres et habitations des Turkmènes déportés : une application brutale d’une politique d’épuration ethnique imposée par le régime Ba’ath sur le troisième groupe ethnique d’Irak, les malheureux et les infortunés Turkmènes.
A ce propos, il est important de rappeler, que pendant la guerre Irak-Iran (1980 à 1988) alors que des dizaines de milliers de jeunes Turkmènes étaient mobilisés et que les réservistes turkmènes étaient tous rappelés pour combattre les Iraniens, leurs familles au Turkmeneli étaient discriminées et des milliers d’entre elles étaient déplacées, leurs biens étaient confisqués sous divers prétextes notamment qu’ils s’opposaient au régime ou bien ils s’opposaient à la guerre et qu’ils étaient membres du parti Al-Da’wa, un parti politique interdit par le régime !
Aujourd’hui, après près de quatre années de guerre, d’occupation et de changement de régime en Irak, et malgré la propagande de l’administration américaine qu’ils ont apporté la « démocratie » en Irak et que les irakiens ont été « libérés », la réalité est que la situation et les conditions de vie de la majorité des irakiens et spécialement celles des Turkmènes se sont détériorées de manière dramatique.
En effet, ils sont forcés de vivre sous occupation étrangère avec toutes les humiliations qui accompagnent l’occupation étrangère d’un pays, ils sont exposés à tous les dangers résultant de la guerre, tueries, kidnappings, arrestations et emprisonnements, limitation de mouvement, absence de liberté, pénuries de nourriture et de médicaments, absence de services élémentaires, etc.
Après la destruction totale de toute l’infrastructure de l’Irak par les envahisseurs anglo-saxons (EU+GB+Australie) et après le massacre de plus de 650.000 innocents civils irakiens depuis le début de la guerre, des milliers de civils irakiens continuent d’être massacrés chaque mois, les Irakiens vivent constamment sous l’emprise de la terreur et ils manquent cruellement de l’essentiel pour mener une vie décente : la sécurité, l’eau potable, l’électricité, la nourriture, le travail, les soins médicaux et les médicaments, l’éducation et la liberté.
Quant aux Turkmènes, en plus de leur part de misère et d’humiliations résultant de l’occupation étrangère de l’Irak, ils sont victimes de l’hégémonie kurde dans le nord de l’Irak et de l’occupation de leur région par les milices kurdes qui se comportent comme des conquérants dans un pays conquis et les Turkmènes en souffrent énormément.
Il est important de signaler que depuis que les Kurdes ont pris possession de la région turkmène le 10 avril 2003, pas un seul Turkmène n’a obtenu ses droits ni récupéré ses biens, ses propriétés ou terres agricoles qui avaient été confisqués par le régime Ba’ath, pas un seul Turkmène n’a été dédommagé, pas un seul village Turkmène qui avait été détruit n’a été reconstruit, contrairement aux Kurdes qui ont non seulement récupéré leurs terres et leurs propriétés et ont été dédommagés, mais qui ont également pris possession et confisqué tous les biens appartenant aux Turkmènes qui avaient été confisqués par le régime Ba’ath !
Prétextant que seuls les Kurdes ont été victimes du régime Ba’ath, qu’eux seuls ont été déplacés de force et ont eu leurs biens confisqués à Kerkuk, les partis kurdes de MM Talabani et Barzani ont organisé (depuis que Kerkuk est tombé aux mains des milices kurdes avec l’accord des américains le 10 avril 2003) le transfert de quelques 600.000 Kurdes de la région autonome kurde et leur installation dans la province de Kerkuk.
Ces nouveaux venus à Kerkuk ont reçu de l’aide financière pour venir s’y installer et ils ont reçu des cartes d’identités et des documents falsifiés les faisant passer comme ‘Kurdes originaires de Kerkuk’ qui avaient été déplacés de force par le régime Ba’ath ! Alors qu’en réalité, une écrasante majorité d’entre eux n’y ont jamais vécu, travaillé ou possédé de biens! Ces tromperies de la part des partis kurdes, les falsifications des registres officiels, la délivrance de fausses cartes d’identité aux Kurdes ont été rendues possibles par le fait que les milices kurdes avaient pillés les bureaux de la population et d’enregistrement des biens fonciers de Kerkuk et confisqués toutes les archives et dossiers dès le premier jour de leur entrée et occupation de Kerkuk, le 10 avril 2003!
Profitant de la situation et des circonstances particulièrement graves de la guerre, de l’invasion et de l’occupation de l’Irak par les forces étrangères, les partis kurdes de MM Talabani et Barzani et leur milices n’ont pas hésité à se joindre aux envahisseurs et à collaborer avec les agresseurs de l’Irak pour atteindre leur objectif et réaliser le plan de Mullah Mustafa Barzani : prendre le contrôle de Kerkuk et de ses richesses pétrolières et « kurdifier » la ville, au détriment des Turkmènes.
Ce qui précède démontre clairement que ce qui a changé pour les Turkmènes depuis le changement de régime en Irak est tout simplement la substitution de l’hégémonie arabe par l’hégémonie kurde, ce qui n’est absolument pas acceptable par les Turkmènes qui veulent vivre libres sur leur terre, dans leur région turkmène, et en paix dans un Irak libre et démocratique.
Une des plus grosses erreurs de l’administration américaine en 2003 était de s’aventurer dans une guerre illégale contre le peuple irakien suivant une idéologie absurde et irréfléchie conçue par un groupe d’extrémistes connus sous le nom de « néo-conservateurs » qui ont poussé à la guerre en se basant sur des mensonges et faux renseignements concernant les supposées « armes de destruction massives irakiennes », mais avec le but caché de provoquer un changement de régime en Irak, d’affaiblir le pays en le déstabilisant afin de pouvoir mettre les mains sur ses richesses et contrôler ses réserves pétrolières, sans faire aucun cas des intérêts des irakiens.
Afin de réaliser leur objectif, les néo-conservateurs ont inventé une classification artificielle du peuple irakien, déclarant que le peuple irakien était composé de Kurdes, de Shiites et de Sunnis, alors qu’en réalité le peuple irakien est composé d’Arabes, de Kurdes et de Turkmènes qui sont soit musulmans ou chrétiens.
Ainsi, en mélangeant confusément l’ethnicité kurde avec les affiliations et les croyances religieuses des Arabes irakiens, l’administration américaine a encouragé ces groupes ethniques et sectaires avec leurs milices armées à prendre le pouvoir en Irak sous la bannière de la « démocratie ».
Le monde a pu voir et constater les conséquences désastreuses de cette politique agressive « néo-coloniale » de l’administration américaine sur le peuple irakien!
Nous, les 3 millions de Turkmènes d’Irak, ensemble avec nos 17 millions de compatriotes Arabes et un demi million de compatriotes Chaldéo-assyriens, représentons une majorité de 82% du peuple irakien et nous nous demandons comment et pourquoi nous avons été exclus et n’avons pas été mentionnés dans cette ‘nouvelle classification’ du peuple irakien inventée par les ‘néo-cons américains’, alors que les 4.5 millions de Kurdes, qui ne représentent que 18% du peuple irakien ont été promus au premier rang, avec un rôle principal ainsi qu’une position dominante dans l’Irak occupé !
Nous, Turkmènes, dénonçons et rejetons cette classification artificielle du peuple irakien, conçue dans le but de provoquer des conflits ethniques et confessionnels afin d’affaiblir notre pays et notre peuple et de diviser l’Irak en petites entités pour faciliter son occupation.
Nous dénonçons aussi la continuation de la marginalisation des Turkmènes en Irak par le nouveau régime et par la « nouvelle constitution », qui est essentiellement fondée sur des textes élaborés par les autorités d’occupation lesquelles non seulement tolèrent la marginalisation des Turkmènes mais sont sans aucun doute à l’origine de la continuation de notre marginalisation dans l’Irak d’aujourd’hui!
Nous demandons par conséquent la révision de cette « nouvelle constitution » de manière à refléter la vraie nature et l’exacte composition du peuple irakien, sans le diviser en catégories et différentes classes de citoyens.
Nous appelons les autorités européennes à intervenir pour nous éviter la crise qui paraît imminente à Kerkuk, au sujet de son appartenance et du son futur statut qui devraient être décidés par un référendum prévu pour décembre 2007 et qui devrait avoir lieu à Kerkuk seulement. Il va sans dire, que le résultat d’un tel référendum ne reflèterait pas la réalité étant donné l’altération de la composition ethnique de cette ville par les partis kurdes qui y ont amené plus de 600.000 Kurdes et les ont enregistrés en tant qu’habitants de Kerkuk, précisément en vue de voter lors de ce référendum et ainsi légaliser l’occupation et le contrôle de cette ville et son annexion à la région autonome kurde !
Kerkuk n’a jamais été une ville kurde malgré les arguments trompeurs, les revendications injustifiées et les pratiques douteuses des partis politiques kurdes. Cette ville est historiquement turkmène et elle ne doit par conséquent ni être contrôlée par les Kurdes ni être annexée à la région autonome kurde.
Afin de mettre fin à la guerre et à la violence en Irak et afin de retrouver la paix et la sécurité dans notre pays, nous, les Turkmènes d’Irak, demandons aux autorités et institutions européennes et appelons Messieurs les Chefs d’Etats, les Chefs de gouvernements, les Présidents de la Commission et du Parlement ainsi que tous les Commissaires et Parlementaires européens, de venir en aide au peuple irakien et de jouer un rôle actif pour arrêter la guerre et mettre fin à l’occupation de notre pays, sans quoi il ne sera pas possible de rétablir la paix et la sécurité en Irak..
Nous leur demandons aussi de prêter une attention particulière à la situation extrêmement difficile et critique des Turkmènes d’Irak, et les invitons à s’informer sur leur sort et à s’intéresser à leur juste cause, celle d’une communauté importante de 3 millions de personnes souffrant d’une marginalisation et d’une discrimination systémique et systématique ainsi que de privation des droits fondamentaux et d’atteinte aux droits de l’homme, depuis des décennies, dans l’ombre et en silence. Nous leur demandons d’apporter leur aide et de soutenir notre communauté afin qu’elle puisse récupérer tous ses droits en Irak et être considérée égale et ayant les mêmes droits que les communautés arabes et kurdes. Nous leur demandons d’utiliser leur pouvoir et influence politiques, leur autorité et leur soutien moral et matériel pour exiger que chaque individu en Irak, indépendamment de son appartenance ethnique ou affiliation religieuse soit traité en égal et reçoive les outils nécessaires pour l’établissement d’une démocratie soutenable.
Pour cela, nous recommandons ce qui suit :
Le retrait immédiat et inconditionnel des troupes d’occupation étrangères, ainsi que de tous leurs mercenaires et auxiliaires, et si nécessaire, leur remplacement par des troupes de pays amis et acceptées par le peuple irakien.
Le remplacement du gouvernement actuel qui est formé sur des bases ethniques et confessionnelles par un gouvernement d’union nationale composé de spécialistes et de technocrates, jusqu’à l’organisation d’une élection générale et la formation d’un gouvernement national.
La dissolution de l’armée actuelle qui est composée essentiellement de milices kurdes (peshmergas) et shiites et son remplacement par une armée nationale en rappelant les anciens militaires et en instaurant le système de conscription obligatoire.
Le rejet de tout parti politique basé sur l’ethnicité ou l’affiliation religieuse.
L’annulation du référendum concernant Kerkuk, prévu pour décembre 2007, afin d’éviter l’explosion ethnique dans le nord de l’Irak et l’organisation du partage du pouvoir entre Turkmènes, Arabes et Kurdes pour gouverner non seulement la province de Kerkuk mais toutes les provinces qui forment le nord de l’Irak, à savoir : Mossoul, Kerkuk, Erbil, Duhok et Suleymaniya où ces communautés ont des intérêts partagés.
Etant donné que les Turkmènes rencontrent des problèmes et sont victimes de discriminations non seulement à Kerkuk mais également à Erbil, Altun Kopru, Tal Afar, Tuz Khurmatu, Khanaqin, Kifri, etc… ils devraient avoir eux aussi le droit de former leur « Région Autonome Turkmène » centrée autour de leurs trois villes les plus importantes : Kerkuk, Tal Afar et Tuz Khurmatu, afin de préserver les intérêts de la communauté turkmène en Irak et de la prémunir des transgressions éventuelles des autorités locales kurdes ou du gouvernement central irakien.
La révision de la constitution irakienne actuelle qui différencie entre les Irakiens en considérant les Arabes et les Kurdes comme des ‘communautés principales’ et le reste des irakiens, notamment les Turkmènes et les Chaldéo-assyriens comme des minorités et citoyens de deuxième classe. Soit on annule la notion de « communauté principale » en Irak, ou on considère également les Turkmènes et les Chaldéo-assyriens comme « communautés principales » égales en droits aux Arabes et aux Kurdes.
L’organisation d’une conférence internationale pour la paix et la reconstruction de l’Irak avec l’implication de la communauté internationale et la participation des pays voisins afin de garantir l’intégrité, la sécurité et la reconstruction de l’Irak.
La juste compensation du peuple irakien par les envahisseurs et les occupants anglo-saxons de l’Irak (les Etats-Unis, le Royaume Uni et l’Australie), pour la mort d’au moins 650.000 civils irakiens innocents et pour la reconstruction de l’infrastructure de l’Irak, détruite par eux lors de l’invasion et de l’occupation du pays.
Que les valeurs et principes européens « d’ Egalité, de Justice et d’Equité » soient mis en place en Irak.
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