Par Georges Malbrunot le 5 novembre 2010
Gabegie. Des représentants de la société civile irakienne vont engager une procédure judiciaire pour obtenir que leurs 325 députés remboursent les 40 millions de dollars encaissés depuis leur élection en mars, alors qu’ils n’ont siégé au Parlement que 20 minutes en huit mois, nous apprend l’AFP.
Sur les bords du Tigre aussi, l’absentéisme parlementaire est une plaie. Mais celle-ci ne serait rien, si les élus de la jeune démocratie irakienne ne s’étaient octroyé des salaires scandaleusement élevés. Jugez plutôt ! Chaque député perçoit un salaire de 19 000 dollars par mois. Il est vrai que cette indemnité couvre ses frais de protection assurée par trente gardes. Ce à quoi s’ajoutent pour les 200 élus n’ayant pas de résidence dans la « zone verte » ultra protégée de Bagdad 2 500 dollars de frais de résidence mensuelle. Et le Parlement devrait bientôt voter le versement d’une autre indemnité qui permettra à chaque député de s’acheter… une voiture.
La liste des avantages s’étend aux anciens parlementaires depuis 2003 qui touchent toujours 80% de leur indemnité et ont droit à des dédommagements mensuels de 6350 dollars pour dix gardes du corps.
Le Parlement a un coût exorbitant pour l’Etat irakien. Mais c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles personne n’a envie de renverser le système.
« Trop de gens ont trop d’intérêts mêlés », constate un homme d’affaires français, qui connaît bien les coulisses du pouvoir à Bagdad.
Ces chiffres connus des Irakiens nourrissent le ressentiment de la population à l’égard de leur classe politique, dans un pays où la corruption atteint des sommets. Doit-on rappeler une autre réalité : l’Irak figure au 175ème rang des pays les plus corrompus au monde, selon le dernier classement de l’organisme Transparency International. Bagdad n’est dépassé que par la Birmanie, la Somalie et l’Afghanistan.
Depuis les élections législatives de mars, le Parlement ne s’est pratiquement pas réuni pour cause d’impasse politique persistante.
Le 24 octobre, le Cour suprême avait pourtant « enjoint le Parlement de tenir des réunions régulières ».
Une nouvelle séance du Majlis est prévue lundi prochain, mais il y a peu de chances que le quorum soit atteint : une cinquantaine de députés sont déjà partis en pèlerinage à La Mecque
http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2010/11/irak-les-salaires-exorbitants.html#comments…
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