jeudi 4 février 2010

Bardes du Shirvan - Azerbaïdjan - Aux sources du Mugham




Bardes du Shirvan
Azerbaïdjan
Aux sources du mugham


Horaires et lieu
Lundi 29 mars à 20h30

Mardi 30 mars à 20h30



Maison des Cultures du Monde 101 Boulevard Raspail
75006 Paris M°Saint-Placide / Notre-Dame des Champs


Avec : Aqamurad Israfilov, chant et luth saz Vüqar Mahmudoqlu, chant et luth saz Ali Tapdyk Oqlu Quliyev, chant, luth saz et danse Shirzad Fataliyev, hautbois balaban Qanimat Qadirov, hautbois balaban Jahandar Musayev, tambour naghara Mahir Niftaliyev, timbales qosha naghara


L’art des bardes d’Azerbaïdjan, les ashiq, associe une poésie raffinée, essentiellement lyrique, à une musique drue et expansive qui, malgré ses origines rurales s’est élaborée depuis le xvie siècle en un constant va-etvient entre chant populaire et chant classique. Pour tout Azerbaïdjanais des campagnes et, jusqu’à un certain point, des villes, cette musique de terroir aux styles régionaux très divers va bien au-delà de la parole et du son. Chanteur, poète, instrumentiste, le ashiq est investi d’un don divin qui, s’il lui confère une grande autorité à l’instar du derviche soufi auquel on le compare volontiers, lui impose aussi d’être un modèle de générosité et de probité. « Pour devenir ashiq et voyager de par le monde, il faut une grande connaissance, être poli et respectueux, savoir enseigner la vérité, combattre ses mauvaises pensées et faire le bien afin de se gagner l’estime des gens » chantait Ali Alasgar, célèbre ashiq du xixe siècle.


Le 13e Festival de l’Imaginaire avait présenté, pour la première fois à Paris, des ashiq des provinces occidentales de l’Azerbaïdjan. Ces deux concerts nous font découvrir cette fois-ci un tout autre style, celui de l’ancienne région orientale du Shirvan, siège d’une culture originale dont l’épanouissement, dès le viiie siècle, a laissé maints témoignages architecturaux, un art de la tapisserie sans égal et a imprégné un genre musical mieux connu des Occidentaux, le mugham.
La musique des ashiq shirvani se distingue par son style extraverti, des percussions virtuoses et un chant enflammé où s’entrelacent savamment les poèmes bardiques et les passages de mugham classique. Le chanteur s’accompagne au luth à manche long saz, l’instrument emblématique des bardes de l’Asie mineure. La voix, tendue et légèrement rauque, mais souple dans les mélismes, dialogue avec un hautbois au timbre moëlleux et aux accents tour à tour graves, mélancoliques ou enjoués, tandis que le rythme obsédant du saz est soutenu par un grand tambour et le crépitement virtuose de deux petites timbales.


Vüqar Mahmudoqlu est né en 1970 dans le district de Shamakha, ancienne capitale du Shirvan. C’est le fils d’un merveilleux ashiq du Shirvan. De son père, le fameux Ustad Mahmud Alasgaroqlu, il a hérité une voix magnifique et maints secrets de la profession. Il interprète une cinquantaine de poèmes et plusieurs dastan, ces longs récits épiques ou romantiques en prose et poésie chantée qui font aussi partie du répertoire ashiq.


Aqamurad Israfilov, né en 1964 à Marzanqi, Shamakha, est à la fois poète et interprète. Il fut le disciple de Ashiq Rza Gobustanli et l’élève d’autres grands ashiq du Shirvan. On lui doit aussi une centaine de poèmes composés dans les anciennes formes traditionnelles et plusieurs de ses enregistrements sont conservés dans les Archives d’Or de la Radio d’État.


Ali Tapdyk Oglu, né en 1988 est l’un des plus jeunes ashiq du Shirvan et le plus brillant de sa génération. Malgré son jeune âge, il est un des seuls à renouer avec une ancienne pratique de danse souvent abandonnée par ses aînés. Plus qu’un talent prometteur, Ali est déja un ashiq confirmé, invité dans plusieurs festivals nationaux et internationaux, ainsi qu’à la télévision et à la radio.

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