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Turquie News – 27.12.2007
Chronologie des dernières semaines de la lutte contre le PKK
L’invasion de l’Irak par les forces de la coalition – Etats-Unis et Grande-Bretagne en tête – a permis à l’organisation terroriste PKK de s’implanter solidement dans le Nord irakien. En effet, profitant du chaos et d’un soutien des Kurdes d’Irak, le PKK a établi des camps d’entraînement, essentiellement dans les monts Qandil, dans lesquels sont basés près de 3.500 terroristes.
Par ailleurs l’organisation terroriste a acquis une grande quantité d’armes lourdes, – on se souvient du scandale des armes US disparues et retrouvées entre les mains du PKK. Signe d’une grande liberté d’action en Irak, bien qu’elle ne soit pas une organisation irakienne, le PKK a ouvert des bureaux politiques dans plusieurs villes de ce pays, dont Arbil, Süleymaniye et même Bagdad.
La Turquie estimait de son côté, à juste titre, que le développement du PKK en Irak était un danger pour sa sécurité. Elle restait cependant impuissante face à cette situation et malgré ses nombreuses protestations auprès des autorités irakiennes, celles-ci, hormis des promesses, n’ont rien entrepris contre la présence du PKK sur leur territoire. Cette inaction était d’autant plus assurée que le pouvoir central irakien est symbolique, la région du Nord irakien, qui héberge le PKK, étant contrôlée et administrée par le « gouvernement autonome kurde », sous l’autorité du chef nationaliste kurde Massoud Barzani, qui lui soutient l’organisation terroriste. Ainsi le PKK s’est librement développé en Irak, amassant de plus en plus de moyens – armes et combattants.
Les craintes de la Turquie se justifiaient lorsque le PKK, qui jusqu’ici n’avait mené depuis l’Irak que des opérations de faible intensité, mobilisant des groupes de 5 à 10 terroristes, franchissait un cap au courant du mois d’octobre, en menant coup sur coup des opérations qui mobilisaient des centaines d’hommes et des armes lourdes, faisant plusieurs dizaines de victimes en Turquie. Des spécialistes stratégiques, comme le chercheur américain Michael Rubin, voyaient dans ces attentats l’empreinte des Peshmergas kurdes (soldats du « gouvernement autonome kurde » d’Irak) – le nouveau mode opératoire du PKK étant tout à fait similaire à celui enseigné par les forces armées américaines à ces même Peshmergas.
Cette nouvelle stratégie appliquée par le PKK visait sans aucun doute à attirer la Turquie dans le bourbier irakien et généraliser le conflit à une guerre Turquie – Irak, ou à une guerre entre Turcs et Kurdes. Néanmoins malgré une opinion publique choquée et en colère, le gouvernement turc n’agira pas dans le sens d’une réponse impulsive et unilatérale - réaction qui se serait inévitablement retournée contre la Turquie - mais misera avant tout sur l’action diplomatique. Ainsi dés le 24 octobre, le ministre turc des affaires étrangères, Ali Babacan, se rendra en Irak afin de rencontrer les dirigeants irakiens et leur demander d’agir en 6 points contre le PKK. L’un de ces points concernait la capture et la remise des chefs du PKK à la Turquie. Point sur lequel le gouvernement central irakien s’engageait à agir, mais que le « gouvernement autonome kurde » refusait catégoriquement - les leaders kurdes Barzani et Talabani avaient qualifié de « rêves » les demandes turques, ajoutant qu’ils ne livreraient pas même « un chat kurde » à la Turquie.
Le ministre des affaires étrangères irakien Hoşyar Zebari, plus nuancé, décrétait les monts Quandil comme « no man’s land », afin de parer toute demande d’action turque. D’autres rencontres diplomatiques auront lieu par la suite, avec, en point d’orgue, le déplacement le 5 novembre du premier ministre Recep Tayyip Erdogan, à la Maison Blanche. Pour diverses raisons, ce marathon diplomatique s’annonçait donc complexe pour la Turquie.
La principale difficulté dans lutte contre le PKK en Irak, réside dans le fait que les Kurdes sont aujourd’hui portés par des sentiments nationalistes exacerbés, ce qui pousse les Kurdes irakiens à faire preuve de solidarité avec « leurs frères » du PKK. Ainsi, à la suite des récents attentats en Turquie et la décision du Parlement turc d’autoriser son armée à poursuivre les terroristes en Irak, le chef nationaliste kurde, Massoud Barzani, déclarait: « si la Turquie intervient en Irak nous nous défendrons » ou bien « la Turquie nous menace ». En reprenant à son compte les pressions que la Turquie essaye d’exercer sur le PKK, Barzani rend évidemment difficile l’isolation de l’organisation terroriste.
Cependant cette solidarité des Kurdes irakiens avec le PKK reste fragile, d’une part, elle n’a pas l’appui des Etats-Unis - grand soutien des Kurdes en Irak - et d’autre part, prendre fait et cause pour l’organisation terroriste, après les agressions de cette dernière contre la Turquie, peut s’avérer stratégiquement dangereux. Si bien que l’influent leader kurde, Jalal Talabani, à l’inverse de Massoud Barzani, a changé sa politique et s’est rapproché de la Turquie sur le dossier du PKK.
Pour des raisons différentes de celles des Kurdes irakiens, les Etats-Unis étaient également opposés à une quelconque opération turque - position fermement rappelée par le président américain George Bush. Même si la non-participation de la Turquie à l’invasion de l’Irak en 2003 a joué dans le refroidissement des relations américano-turques, et l’inaction des Etats-Unis face au PKK - dans la préparation d’une guerre contre l’Iran, les Etats-Unis ont même entraîné et armé l’organisation terroriste Pejak, branche du PKK en Iran -, la principale raison d’un refus américain à une opération turque dans le Nord irakien, résultait de leur volonté de préserver la relative stabilité de cette région, la seule d’Irak où ils peuvent encore se maintenir.
Mais devant la détermination de la Turquie, et face au risque réel de perdre un allié précieux et de longue date, le gouvernement américain agissait finalement en organisant, début novembre, une réunion à la Maison Blanche, entre le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et le président américain, George Bush. A l’issue de cette rencontre, hormis un soutien clair mais de forme, peu d’engagements concrets étaient pris. Le président américain promettant des partages de « renseignements » avec les autorités turques mais sans objectifs précis.
De son côté, le PKK commençait à mettre en garde les autorités kurdes et américaines contre toute assistance à la Turquie dans des opérations contre leurs camps. Menaçant de déstabiliser le Nord irakien, un des hauts responsables de l’organisation terroriste, Cemil Bayik, déclarait ainsi: « Les Etats-Unis, l’Union patriotique du Kurdistan et le Parti démocratique du Kurdistan doivent comprendre que si nous le voulons, nous pouvons provoquer l’instabilité et mettre leurs intérêts en danger. »
Ces mises en garde, et craintes du PKK montrant par ailleurs que la situation était en train d’évoluée. En effet, la stratégie du PKK était de généraliser son conflit avec la Turquie, afin de créer un front à l’intérieur duquel il se serait renforcé, mais l’échec de cette stratégie fragilise et expose désormais l’organisation terroriste, qui redoute aujourd’hui l’intervention militaire turque, qu’hier il appelait.
Néanmoins avec l’installation, fin novembre, de conditions climatiques rigoureuses à la frontière turco-irakienne, la plupart des analystes turcs prédisaient le report sine die d’opérations militaires contre les bases irakiennes du PKK.
Prédiction contredite lorsqu’une première opération aérienne, ciblée et restreinte, était lancée le 1er décembre contre les positions du PKK, près de la frontière turque. Suivie, deux semaines plus tard, par une seconde offensive aérienne, ciblée mais de plus forte intensité, dans les monts Qandil, cœur des camps irakiens du PKK. Cette offensive qui visait les hauts responsables du PKK, dont Murat Karayilan, a été menée, selon le Chef de l’État-major turc, Mehmet Yaşar Büyükanıt, en coordination avec les autorités américaines. Cette déclaration de Büyükanıt, par la suite démentie par les Américains, a toutefois provoqué l’ire de Massoud Barzani, qui pour protester contre la « position américaine », refusait de rencontrer la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice à Bagdad.
Enfin ce 18 décembre des soldats turcs ont franchi la frontière turco-irakienne pour la première fois, avançant de 5 Km à l’intérieur de l’Irak afin d’attaquer des positions du PKK dans ce secteur.Après ces trois opérations contre le PKK en Irak, la Maison Blanche réagissait par la voix de son porte-parole Dana Perino, déclarant soutenir la Turquie dans sa lutte contre le terrorisme et que le PKK était « une menace pour la Turquie, l’Irak et les Etats-Unis ».
La Maison Blanche demandait par ailleurs à la Turquie que ses opérations restent « ciblées et limitées », c’est-à-dire de faire attention aux populations civiles. Sur ce point, il est évident que la Turquie n’a aucun intérêt à ce qu’il y ait des victimes civiles, mais il est en revanche de l’intérêt des nationalistes kurdes d’affirmer, afin d’attirer la réprobation de la communauté internationale et de mettre la pression sur la Turquie, que l’armée turque vise des civils.
Ainsi, suite aux opérations du 16 décembre, Massoud Barzani, furieux et exalté, fustigeait la Turquie, sur les bases d’informations non vérifiées et rapportées par l’« agence de presse » Firat - qui est l’organe de communication du PKK - faisant état d’une victime civile. Cette situation poussait le ministre des affaires étrangère turc, Ali Babacan, à réaffirmer que les seules cibles de la Turquie sont les terroristes du PKK.
A ce jour, il est difficile de se prononcer sur l’efficacité des dernières opérations turques. En effet les seules informations actuellement disponibles proviennent de l’« agence de presse » pro-PKK, Firat. Il semble toutefois peu probable que l’organisation terroriste ait subi de lourdes pertes, d’autant plus que ses combattants ont eu tout le loisir de se dissimuler - deux mois séparent les premières pressions turques, de l’opération aérienne dans les monts Qandil.
Ici compte évidemment la qualité des renseignements américains. Si le PKK a été touché sérieusement, il est fort à parier qu’il ripostera par des attentats soit en Irak ou plus probablement en Turquie. Nous pouvons affirmer, malgré tout, que la Turquie a remporté une première et importante bataille, qui est celle de limiter la liberté d’action et de développement du PKK en Irak.
Chronologie des étapes-clés du conflit :-
(Prière de cliquer sur le lien en haut de la page)
Turquie News – 27.12.2007
Chronologie des dernières semaines de la lutte contre le PKK
L’invasion de l’Irak par les forces de la coalition – Etats-Unis et Grande-Bretagne en tête – a permis à l’organisation terroriste PKK de s’implanter solidement dans le Nord irakien. En effet, profitant du chaos et d’un soutien des Kurdes d’Irak, le PKK a établi des camps d’entraînement, essentiellement dans les monts Qandil, dans lesquels sont basés près de 3.500 terroristes.
Par ailleurs l’organisation terroriste a acquis une grande quantité d’armes lourdes, – on se souvient du scandale des armes US disparues et retrouvées entre les mains du PKK. Signe d’une grande liberté d’action en Irak, bien qu’elle ne soit pas une organisation irakienne, le PKK a ouvert des bureaux politiques dans plusieurs villes de ce pays, dont Arbil, Süleymaniye et même Bagdad.
La Turquie estimait de son côté, à juste titre, que le développement du PKK en Irak était un danger pour sa sécurité. Elle restait cependant impuissante face à cette situation et malgré ses nombreuses protestations auprès des autorités irakiennes, celles-ci, hormis des promesses, n’ont rien entrepris contre la présence du PKK sur leur territoire. Cette inaction était d’autant plus assurée que le pouvoir central irakien est symbolique, la région du Nord irakien, qui héberge le PKK, étant contrôlée et administrée par le « gouvernement autonome kurde », sous l’autorité du chef nationaliste kurde Massoud Barzani, qui lui soutient l’organisation terroriste. Ainsi le PKK s’est librement développé en Irak, amassant de plus en plus de moyens – armes et combattants.
Les craintes de la Turquie se justifiaient lorsque le PKK, qui jusqu’ici n’avait mené depuis l’Irak que des opérations de faible intensité, mobilisant des groupes de 5 à 10 terroristes, franchissait un cap au courant du mois d’octobre, en menant coup sur coup des opérations qui mobilisaient des centaines d’hommes et des armes lourdes, faisant plusieurs dizaines de victimes en Turquie. Des spécialistes stratégiques, comme le chercheur américain Michael Rubin, voyaient dans ces attentats l’empreinte des Peshmergas kurdes (soldats du « gouvernement autonome kurde » d’Irak) – le nouveau mode opératoire du PKK étant tout à fait similaire à celui enseigné par les forces armées américaines à ces même Peshmergas.
Cette nouvelle stratégie appliquée par le PKK visait sans aucun doute à attirer la Turquie dans le bourbier irakien et généraliser le conflit à une guerre Turquie – Irak, ou à une guerre entre Turcs et Kurdes. Néanmoins malgré une opinion publique choquée et en colère, le gouvernement turc n’agira pas dans le sens d’une réponse impulsive et unilatérale - réaction qui se serait inévitablement retournée contre la Turquie - mais misera avant tout sur l’action diplomatique. Ainsi dés le 24 octobre, le ministre turc des affaires étrangères, Ali Babacan, se rendra en Irak afin de rencontrer les dirigeants irakiens et leur demander d’agir en 6 points contre le PKK. L’un de ces points concernait la capture et la remise des chefs du PKK à la Turquie. Point sur lequel le gouvernement central irakien s’engageait à agir, mais que le « gouvernement autonome kurde » refusait catégoriquement - les leaders kurdes Barzani et Talabani avaient qualifié de « rêves » les demandes turques, ajoutant qu’ils ne livreraient pas même « un chat kurde » à la Turquie.
Le ministre des affaires étrangères irakien Hoşyar Zebari, plus nuancé, décrétait les monts Quandil comme « no man’s land », afin de parer toute demande d’action turque. D’autres rencontres diplomatiques auront lieu par la suite, avec, en point d’orgue, le déplacement le 5 novembre du premier ministre Recep Tayyip Erdogan, à la Maison Blanche. Pour diverses raisons, ce marathon diplomatique s’annonçait donc complexe pour la Turquie.
La principale difficulté dans lutte contre le PKK en Irak, réside dans le fait que les Kurdes sont aujourd’hui portés par des sentiments nationalistes exacerbés, ce qui pousse les Kurdes irakiens à faire preuve de solidarité avec « leurs frères » du PKK. Ainsi, à la suite des récents attentats en Turquie et la décision du Parlement turc d’autoriser son armée à poursuivre les terroristes en Irak, le chef nationaliste kurde, Massoud Barzani, déclarait: « si la Turquie intervient en Irak nous nous défendrons » ou bien « la Turquie nous menace ». En reprenant à son compte les pressions que la Turquie essaye d’exercer sur le PKK, Barzani rend évidemment difficile l’isolation de l’organisation terroriste.
Cependant cette solidarité des Kurdes irakiens avec le PKK reste fragile, d’une part, elle n’a pas l’appui des Etats-Unis - grand soutien des Kurdes en Irak - et d’autre part, prendre fait et cause pour l’organisation terroriste, après les agressions de cette dernière contre la Turquie, peut s’avérer stratégiquement dangereux. Si bien que l’influent leader kurde, Jalal Talabani, à l’inverse de Massoud Barzani, a changé sa politique et s’est rapproché de la Turquie sur le dossier du PKK.
Pour des raisons différentes de celles des Kurdes irakiens, les Etats-Unis étaient également opposés à une quelconque opération turque - position fermement rappelée par le président américain George Bush. Même si la non-participation de la Turquie à l’invasion de l’Irak en 2003 a joué dans le refroidissement des relations américano-turques, et l’inaction des Etats-Unis face au PKK - dans la préparation d’une guerre contre l’Iran, les Etats-Unis ont même entraîné et armé l’organisation terroriste Pejak, branche du PKK en Iran -, la principale raison d’un refus américain à une opération turque dans le Nord irakien, résultait de leur volonté de préserver la relative stabilité de cette région, la seule d’Irak où ils peuvent encore se maintenir.
Mais devant la détermination de la Turquie, et face au risque réel de perdre un allié précieux et de longue date, le gouvernement américain agissait finalement en organisant, début novembre, une réunion à la Maison Blanche, entre le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et le président américain, George Bush. A l’issue de cette rencontre, hormis un soutien clair mais de forme, peu d’engagements concrets étaient pris. Le président américain promettant des partages de « renseignements » avec les autorités turques mais sans objectifs précis.
De son côté, le PKK commençait à mettre en garde les autorités kurdes et américaines contre toute assistance à la Turquie dans des opérations contre leurs camps. Menaçant de déstabiliser le Nord irakien, un des hauts responsables de l’organisation terroriste, Cemil Bayik, déclarait ainsi: « Les Etats-Unis, l’Union patriotique du Kurdistan et le Parti démocratique du Kurdistan doivent comprendre que si nous le voulons, nous pouvons provoquer l’instabilité et mettre leurs intérêts en danger. »
Ces mises en garde, et craintes du PKK montrant par ailleurs que la situation était en train d’évoluée. En effet, la stratégie du PKK était de généraliser son conflit avec la Turquie, afin de créer un front à l’intérieur duquel il se serait renforcé, mais l’échec de cette stratégie fragilise et expose désormais l’organisation terroriste, qui redoute aujourd’hui l’intervention militaire turque, qu’hier il appelait.
Néanmoins avec l’installation, fin novembre, de conditions climatiques rigoureuses à la frontière turco-irakienne, la plupart des analystes turcs prédisaient le report sine die d’opérations militaires contre les bases irakiennes du PKK.
Prédiction contredite lorsqu’une première opération aérienne, ciblée et restreinte, était lancée le 1er décembre contre les positions du PKK, près de la frontière turque. Suivie, deux semaines plus tard, par une seconde offensive aérienne, ciblée mais de plus forte intensité, dans les monts Qandil, cœur des camps irakiens du PKK. Cette offensive qui visait les hauts responsables du PKK, dont Murat Karayilan, a été menée, selon le Chef de l’État-major turc, Mehmet Yaşar Büyükanıt, en coordination avec les autorités américaines. Cette déclaration de Büyükanıt, par la suite démentie par les Américains, a toutefois provoqué l’ire de Massoud Barzani, qui pour protester contre la « position américaine », refusait de rencontrer la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice à Bagdad.
Enfin ce 18 décembre des soldats turcs ont franchi la frontière turco-irakienne pour la première fois, avançant de 5 Km à l’intérieur de l’Irak afin d’attaquer des positions du PKK dans ce secteur.Après ces trois opérations contre le PKK en Irak, la Maison Blanche réagissait par la voix de son porte-parole Dana Perino, déclarant soutenir la Turquie dans sa lutte contre le terrorisme et que le PKK était « une menace pour la Turquie, l’Irak et les Etats-Unis ».
La Maison Blanche demandait par ailleurs à la Turquie que ses opérations restent « ciblées et limitées », c’est-à-dire de faire attention aux populations civiles. Sur ce point, il est évident que la Turquie n’a aucun intérêt à ce qu’il y ait des victimes civiles, mais il est en revanche de l’intérêt des nationalistes kurdes d’affirmer, afin d’attirer la réprobation de la communauté internationale et de mettre la pression sur la Turquie, que l’armée turque vise des civils.
Ainsi, suite aux opérations du 16 décembre, Massoud Barzani, furieux et exalté, fustigeait la Turquie, sur les bases d’informations non vérifiées et rapportées par l’« agence de presse » Firat - qui est l’organe de communication du PKK - faisant état d’une victime civile. Cette situation poussait le ministre des affaires étrangère turc, Ali Babacan, à réaffirmer que les seules cibles de la Turquie sont les terroristes du PKK.
A ce jour, il est difficile de se prononcer sur l’efficacité des dernières opérations turques. En effet les seules informations actuellement disponibles proviennent de l’« agence de presse » pro-PKK, Firat. Il semble toutefois peu probable que l’organisation terroriste ait subi de lourdes pertes, d’autant plus que ses combattants ont eu tout le loisir de se dissimuler - deux mois séparent les premières pressions turques, de l’opération aérienne dans les monts Qandil.
Ici compte évidemment la qualité des renseignements américains. Si le PKK a été touché sérieusement, il est fort à parier qu’il ripostera par des attentats soit en Irak ou plus probablement en Turquie. Nous pouvons affirmer, malgré tout, que la Turquie a remporté une première et importante bataille, qui est celle de limiter la liberté d’action et de développement du PKK en Irak.
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