lundi 26 novembre 2007

KERKUK POURRAIT DEVENIR ‘LA VILLE LA PLUS DANGEREUSE D’ IRAK'

"S’il n’y a pas de solution au problème de Kerkuk, elle sera la ville la plus dangereuse d’Irak", a averti Hadi al-Ameri, député chiite du Conseil suprême islamique irakien (CSII).

Dans un entretien à l’issue d’une séance difficile à la chambre des députés, il a mis en garde contre tout emportement des partis kurdes, qui forment avec le CSII la majorité parlementaire du gouvernement de Nouri al-Maliki.

"Il y a deux approches au problème de Kerkuk", a-t-il averti : "La première est l’usage de la force et cela ouvrira les portes de l’enfer. La deuxième est le dialogue et la négociation sous la surveillance de l’Onu".

La Constitution irakienne a prévu un recensement pour déterminer la composition ethnique de la ville, où vivent des Turkmènes, des Kurdes et des Arabes. Il doit être immédiatement suivi, avant fin 2007, d’un référendum pour proposer aux 1,3 million d’habitants un éventuel rattachement de leur ville, riche en pétrole, au Kurdistan irakien. Pour le moment, rien n’indique que ce referendum pourra se tenir dans les délais.

"Le recensement est un devoir du gouvernement", a lancé en séance le député kurde Fouad Massoum. "Si les autorités ne se conduisent pas de manière responsable, les partis kurdes trouveront une autre manière d’agir", a-t-il déclaré, sans préciser les moyens qu’il avait à l’esprit.

Le problème de Kerkuk est considéré comme un des plus épineux en Irak, avec le pouvoir central, dominé par les chiites, peu enclin à laisser cette ville et ses ressources passer sous le contrôle du gouvernement régional kurde.

Les Turkmènes et les Arabes qui vivent à Kerkuk refusent que la ville soit rattachée au gouvernement régional kurde, ils assurent qu’ils sont déjà victimes de discriminations.

"Le problème de Kerkuk va déclencher une guerre civile s’il n’est pas réglé", a prévenu Abbas al-Bayati, un Turkmène chiite. Les Turkmènes proposent une solution fédérale avec une représentation égale de 32 pc pour les trois principales communautés et une représentation résiduelle de 4 pc pour la communauté chrétienne.

Pour Hadi al-Ameri, "il faut un recensement et un référendum, mais pour que tout le monde respecte le référendum, il faut qu’il se tienne dans des conditions acceptables de transparence". Or, a-t-il ajouté, les "conditions de sécurité actuelles ne permettent pas de tenir un referendum".

M. al-Ameri a également souligné que les limites de toutes les provinces irakiennes, qui ont fait l’objet de changements durant le règne de Saddam Hussein, devaient être révisées et que chaque modification devait être soumise à un vote populaire.

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