lundi 19 novembre 2007

La Grèce et la Turquie inaugurent le premier gazoduc reliant les deux pays

La Grèce et la Turquie ont inauguré dimanche un gazoduc qui acheminera du gaz de la Caspienne vers l'Europe. Cette infrastructure réduira la dépendance énergétique du vieux continent envers la Russie.

Les Premiers ministres grec et turc Costas Caramanlis et Recep Tayyip Erdogan ont inauguré dimanche un gazoduc reliant leurs deux pays, un ouvrage qui marque la normalisation de leurs relations et renforce leur position de corridor énergétique dans la région. Les deux hommes ont participé à une cérémonie sur un pont au dessus du fleuve Evros, frontière terrestre entre les deux Etats dans une région, la Thrace."Ce gazoduc apportera la prospérité dans la région, dans tous les domaines", a lancé le Premier ministre turc. "Nous voyons une nouvelle route de la soie entre l'Est et l'Ouest dans le secteur énergétique", a-t-il poursuivi.

M. Erdogan a formulé ces remarques alors qu'il prononçait un discours à la cérémonie d'inauguration du projet à la frontière séparant la Turquie de la Grèce, en présence du Premier ministre grec Kostas Karamanlis et d'autres hauts officiels. Soulignant l'importance de ce gazoduc qui connectera Karacabey, nord de la Turquie, à Komotini, nord-est de la Grèce, M. Erdogan a déclaré que le gazoduc était d'une grande importance car il allait permettre de transférer pour la première fois du gaz naturel vers l'Europe via la Turquie.

En service depuis l'été, le gazoduc, d'une longueur de 296 km pour une capacité de 11,5 mds/m3 par an, achemine du gaz venu d'Azerbaïdjan. Pour le moment il ne fournit que la Grèce mais il sera raccordé d'ici 2011 à un autre tube qui traversera le pays pour servir l'Italie et l'ouest européen. "Cet ouvrage marque une étape supplémentaire importante dans le rapprochement économique entre les deux pays", a dit Svetoslav Danchev, expert auprès de l'Institut grec de recherche industrielle (IOVE). "La part des importations turques en Grèce a plus que doublé entre 2000 et 2006, passant de 1,18% à 2,62%, pour un montant de 1,3 milliard d'euros.

Dans le même temps, la Grèce est devenue l'un des principaux investisseurs en Turquie", relève un diplomate européen spécialiste de l'économie grecque. En matière énergétique cependant, Athènes et Ankara ne boxent pas dans la même catégorie: la Turquie est déjà un carrefour de tout premier plan quand la Grèce tente seulement depuis peu de profiter de sa position stratégique au sud des Balkans pour acheminer gaz et pétrole vers l'Europe de l'ouest. Mais les deux pays ont le même objectif: "profiter au maximum du souhait des Européens de diversifier leurs sources d'approvisionnement pour ne pas dépendre uniquement du gaz et du pétrole russes", résume Svetoslav Danchev.


TÜRKSES: 19.11.2007

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